quinta-feira, 23 de fevereiro de 2012

Jornal francês considera "Mulheres Ricas", da Band, uma afronta às mulheres do Brasil.

O reality show Mulheres Ricas, veiculado pela TV Bandeirantes chamou a atenção da imprensa francofônica pelo seu grau de grotesco. O programa foi alvo de de um artigo no webjornal Le Petit journal.com.
O jornal considera o conteúdo do programa uma afronta às mulheres pobres do Brasil.
Veja abaixo, em francês, a íntegra do artigo.

Cinq femmes étalant leur quotidien dans des appartements luxueux, exposant leurs bijoux hors de prix, manipulant des armes à feu ou donnant de l’eau minérale à un bichon maltais…La télé-réalité "Mulheres ricas" fait couler beaucoup d’encre dans un pays encore en proie à de profondes inégalités sociales

L’émission de télé réalité "Mulheres ricas", adaptation brésilienne d’un concept américain, diffusée sur la chaîne Band, a déchaîné les passions au Brésil. Le principe ? Chaque lundi soir, cinq "femmes riches" exposent leur quotidien aux caméras de la chaîne. Nous voilà donc propulsés dans "les mésaventures" de "la socialite" Narcissa Tamborindeguy, la femme d'affaires Val Marchiori, l’architecte Fraccaroli Brunete, la pilote Débora Rodrigues, et la bijoutière Lydia Sayes. Dîners au champagne, vols en hélicoptère, voyages au bout du monde, voitures de luxe, bijoux hors de prix sont étalés à la vue de millions de Brésiliens. Les téléspectateurs regardent donc, une heure durant, ces cinq femmes bavarder, dépenser des sommes faramineuses en robes et autres paires de chaussures et se faire dorloter par un personnel aux petits soins.

Certaines images de leur "vie quotidienne" ont particulièrement marqué les esprits. Lydia Sayeg, dans un stand de tir, clamant son amour pour les armes à feu, Brunete Fraccaroli donnant de l’eau minérale à son bichon maltais dans une tasse, Val Marchiori, en voyage à Buenos Aires, refusant de manger de la saucisse "un plat de pauvre" ou encore la même affirmant qu’elle ne pourrait pas "vivre sans champagne". Certaines phrases resteront aussi dans les mémoires telles que "Etre riche est un délice", "Si l’argent n’est pas gaspillé, il ne circule pas", "Acheter un avion, vous savez pour moi, c’est comme acheter un vêtement!"

"Un affront aux Brésiliens pauvres"
Dans un pays encore en proie à de profondes inégalités sociales, le programme a choqué et les revues les plus sérieuses du pays commentent régulièrement les prestations, souvent décriées, de ces cinq femmes. Le magazine Veja a, par exemple, choisi de donner la parole à la grande bourgeoisie pauliste censée être représentée dans ce programme. Les interviewés condamnent fermement l’émission et s’en prennent à ces femmes qui, selon eux, les "caricaturent". Ainsi Sandra Bork, en charge des boutiques de design Montenapoleone e Kartell déclare: "Cela doit être vrai que le paraître est une addiction pour qu’elles s’exposent ainsi dans un pays où il y a tant d’insécurité." Quant à Kika Rivetti, responsable des boutiques Longchamp de São Paulo, elle affirme que si "la plupart de ses amis possèdent un avion", aucun ne tient de tels propos, car ils connaissent "la valeur des choses".

Quant à l’éditorialiste  Renato Kramer de Folha de São Paulo, il s’interroge : "Il reste difficile de comprendre pourquoi des femmes aussi riches s’exposent ainsi". Et ajoute que le spectacle aurait pu "être drôle s’il n’avait pas glissé vers le pathétique". Le site de l’observatoire de la presse, organisme non gouvernemental, publie, quant à lui, un billet de Francisco Fernandes Ladeira, professeur de Sciences humaines, qui s’insurge contre"l’ostentation" exposée dans ce programme. "Que la télévision nationale exhibe un programme marqué par la futilité et l'ostentation est un affront aux millions de Brésiliens pauvres et affamés."

Les "Mulheres ricas" affolent la toile
A chaque épisode, les réseaux sociaux et les blogs fourmillent de réactions. Les internautes guettent et commentent les fautes de Portugais ou les déclarations controversées. "Mieux vaut regarder ce programme avec un ordinateur près de soi", conseille ainsi le journal O Globo. Les participantes de l’émission tentent, elles aussi, d'expliquer leurs faux pas lors de la diffusion de ces épisodes. L’une d’elles essaie, par exemple, de justifier une de ces chutes en direct de Twitter au moment même de la diffusion du programme. 

Le journal anglais The Guardian s’est également emparé du phénomène. Il relaie lui aussi les critiques glanées sur les réseaux sociaux. "C’est la chose la plus déprimante de l'histoire de la télévision brésilienne", tweete un internaute nommé Richard Cocco. Un autre utilisateur de Tweeter raconte aussi : "Je me suis réveillé au milieu de la nuit avec un cauchemar. J'étais obligé de regarder de nouveau un épisode de Mulheres ricas." Dans les jours suivant le lancement de l’émission, le sujet était le sixième le plus commenté sur Twitter. Les blogueurs ne sont pas plus tendres avec les frasques de ces cinq femmes. Certains considèrent cette émission comme un reflet des dérives d’un pays émergent en pleine croissance économique. Pays qui, selon une étude récente réalisée par Forbes, voit chaque jour plus de 19 Brésiliens devenir millionnaires.
Anne-Louise Sautreuil  (www.lepetitjournal.com - Brésil) mardi 7 février 2012

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